- barbaque
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• 1873; p.-ê. du roum. berbec « mouton », ou esp. barbacoa « gril servant à fumer la viande » (→ barbecue), ou d'apr. barbis, prononc. pop. de brebis♦ Fam. Mauvaise viande (dure, grasse, etc.). — Par ext. Viande. ⇒ bidoche.Synonymes :- bidoche (populaire)⇒BARBAQUE, subst. fém.Arg. Viande de boucherie de mauvaise qualité. Synon. bidoche, carne :• 1. — Ah! les potes, hein, la barbaque qu'on nous a balancée hier, tu parles d'une pierre à couteaux! (...) J'ai dit aux gars : « Attention, vous autres! N'mâchez pas trop vite : vous vous casseriez les dominos; des fois que l'bouif aurait oublié de r'tirer tous les clous! »BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 26.• 2. Nous possédions un fort réchaud à gaz lampant « Sulfridor », un peu explosif, dans l'arrière-boutique-gymnase... L'hiver, je mettais le pot-au-feu... C'est moi qui achetais la barbaque, la margarine et le frometon...CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 471.• 3. [Cendrars à l'hôtelier :] — (...) Y a-t-il moyen d'avoir une belle poularde avec des champignons à la crème? Oui? Alors c'est parfait car, vous savez, nous l'avons plutôt sauté, en Afrique, de la barbaque de chameau, de la carne de singe et des conserves japonaises, on en a marre, Jicky et moi...CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, p. 56.Rem. ,,À Paris, il semble que ce fût spécialement un mot des abattoirs (...) où l'on disait aussi « barbaquer », travailler dans la viande`` (A. DAUZAT, L'Arg. de la guerre, 1918, p. 62).— P. méton., péj. [En parlant d'une pers.]♦ Marchand de barbaque. ,,Proxénète qui se livre à la traite des blanches`` (SANDRY-CARR. 1963).♦ À la barbaque! ,,À la viande!, commandement (du troupier) pour aller à l'assaut`` (ESN. Poilu 1919).PRONONC. :[
].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1873 arg. barbaque « sobriquet d'un boucher marron de la Chapelle » (Gazette des tribunaux, juin, d'apr. G. Esnault dans Mercure de France, 1932, t. 237, p. 705); 1877-80 « viande » (d'apr. G. Esnault, ibid.); 1894 (C. VIRMAÎTRE, Dict. d'arg. fin-de-s., p. 25 : barbaque : Viande [argot des voleurs]).Orig. obsc. Peut-être empr. à l'esp. du Mexique barbacoa « sorte de gril servant à fumer la viande » attesté dep. 1518 (Colección de Documentos Inéditos del Archivo de Indias, Madrid 1864, I, 315 dans FRIED., s.v. barbacoa) qui aurait été transposé à la viande fumée (FEW t. 21, 1, p. 468), lui-même prob. d'orig. arawak (FRIED., loc. cit.). Cette hyp. convient bien du point de vue phonét. et sém., mais le cheminement géogr. du mot n'est pas élucidé, aucun texte ne confirmant que ce mot ait été rapporté par les soldats de l'expédition fr. au Mexique. Un empr. au roum. berbec « mouton » (DAUZAT68 et Lar. Lang. fr.) convient moins bien du point de vue phonét. et n'est pas fondé historiquement.STAT. — Fréq. abs. littér. :18.BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 107, 294, 531.barbaque [baʀbak] n. f.ÉTYM. XIXe (1873, Esnault); orig. incert., p.-ê. empr. à l'esp. du Mexique barbacoa « gril servant à fumer la viande » qui aurait pris le sens de « viande fumée » (→ Barbecue), ou roumain berbec « mouton »; P. Guiraud préfère y voir une suffixation argotique de barbis, prononc. pop. de brebis.❖♦ Fam. Mauvaise viande. ⇒ Bidoche.1 À peine on est un peu tranquille dans ce creux : pan. Le 2e bataillon vient de se faire enfoncer : il faut contre-attaquer. Nous foutons la barbaque et les pommes de terre dans des sacs de toile et en route.Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 213.2 (…) je sais bien que ce n'est qu'un rêve, et, qu'aussitôt rassasié, j'aurais des démangeaisons, et, qu'aussitôt assis, je voudrais enfiler mes vieilles godasses qui ont fait le tour du monde, et manger encore la sale barbaque de la cambuse (…) mais, que voulez-vous, cette fois-ci j'étais pincé, sérieusement pincé.B. Cendrars, Moravagine, Œ. compl., t. IV, p. 202.♦ Par ext. Viande. || La barbaque est bonne, dans ce restau ?
Encyclopédie Universelle. 2012.